J’ai traduit un poème « très hivernal » du poète Han Yu, de la dynastie des Tang (618-907). Entre fatalité et humour, il y dépeint la décrépitude de sa dentition, un signe de l’hiver de sa vie. À découvrir sur mon blog.
Pour éviter la mésaventure de Han Yu, connaître et comprendre les caractéristiques de chaque saison et s’y adapter en mettant en oeuvre des choses simples est profitable. Et vaut mieux tard que jamais. Comme le dit Sénèque dans ses Lettres à Lucilius: « à bien y regarder, l’essentiel de la vie s’écoule à mal faire, une bonne partie à ne rien faire, toute la vie à faire autre chose que ce qu’il faudrait faire. » Alors pour vous mettre sur de bon rails, passer un bon hiver et préparer patiemment et précieusement le renouveau du printemps, j’aimerais vous parler de l’eau…
En médecine chinoise, l’eau est associée à l’hiver, la direction du nord et aux reins. C’est une des cinq phases de transformation et un élément avec ses particularités. Dans son Livre de la Voie et de la Vertu, Laozi décrit l’eau comme « le bien de la plus haute excellence », qui « profite aux Dix milles êtres », qui « loge aux endroits que l’homme rechigne » et qui « ne lutte pas ».
Quand vous l’observez dans la nature, l’eau prend toujours le chemin de la plus faible résistance; elle ne domine pas et se contente d'épouser la forme de ce qui lui est imposé: « dans un verre, elle prend la forme du verre; dans une théière, elle devient la théière » disait Bruce Lee. Il a beaucoup plu ces derniers temps, et quand vous regardez ce que fait l’eau, elle trouve toujours le chemin le plus aisé pour couler jusqu’au point le plus bas. À terme, elle finit là où débute un nouveau cycle de vie de l’eau. Cette image est un retour à la source.
Laozi décrit l’eau comme « le bien de la plus haute excellence »
L'eau, par ses principes et ses mouvements, a de quoi inspirer. En hiver, temps de la tranquillité, de l’observation de soi (introspection), une forme de solitude constructive s’installe qui produit le recul nécessaire pour faire le point sur ce qui est passé et faire face à et préparer ce qui va advenir. Cette saison: doit permettre de « laisser couler », toutefois sans délaisser. Il ne s’agit pas de tout négliger et se trouver « fort démuni » au printemps pourrait-on retenir de Lafontaine.
Un « lieu » à ne pas rechigner de visiter pendant l’hiver est l’émotion de la peur (liée à la saison et aux reins); non pas celle qui surprend mais celle qui vous immobilise et limite votre volonté de réalisation. C’est l’occasion de vous sensibiliser à vos craintes car si elles dominent et perdurent, elles peuvent blesser votre Essence et négativement influencer votre santé.
L’Essence est en quelque sorte votre source, les dotations initiales avec lesquelles vous avez vu le jour, fruit de la rencontre des Essences de vos parents, racine de votre potentiel, qui par nature, peut ou non s’exprimer. Des peurs chroniques peuvent lui nuire. Alors faire face à ses craintes, c’est permettre aux sédiments troubles de se déposer à la source afin que les eaux en aval soient naturellement claires.
faire face à ses craintes, c’est permettre aux sédiments troubles de se déposer à la source afin que les eaux en aval soient naturellement claires
Maintenant que nous sommes presque au point culminant de l’hiver, prenez donc soin de vos reins par des actions simples, comme se coucher tôt et se réveiller tard; manger des plats nourrissants et cuits longuement, privilégiant des aliments qui renforcent les reins; se réchauffer et se protéger du froid; éviter les efforts physiques persistants et extrêmes, et leurs préférer des activités plus douces où les mouvements bénéficient aux reins.
Si vous êtes intéressé à en savoir plus, mes Guides de Santé des Saisons vous permettront de mieux répondre aux défis de chaque saison en trouvant de nouvelles opportunités pour améliorer votre santé.
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